L’Empire des sciences
On a retrouvé la mémoire de l’eau
Vers la biologie numérique ?
Des molécules d’ADN d’un patient infecté par le VIH hautement diluées dans de l’eau stérile sont placées sur un capteur d’ondes électromagnétiques relié à un ordinateur. Le signal obtenu, numérisé, est ensuite envoyé par mail à l’université du Sannio de Benevento, en Italie. Après avoir exposé un tube d’eau pure à ces ondes numérisées, l’équipe transalpine utilise la PCR, une technique révolutionnaire qui permet de répliquer une séquence d’ADN. Contre toute attente, une molécule identique à 98 % à l’originale parisienne a bien été reconstituée dans la solution aqueuse. L’eau aurait donc bien une mémoire ! Et les ondes électromagnétiques auraient les mêmes propriétés que la matière qui les a émises. Comment cela est-il possible ? Difficile de le savoir, car « le problème que ça pose actuellement, c’est que cela demande aux biologistes d’être à la fois des physiciens et des chimistes, et ça, ce n’est pas forcement facile pour eux », explique Marc Henry, professeur de chimie et de physique quantique à l’université de Strasbourg. Pour le Pr Luc Montagnier, qui travaille déjà sur des applications concernant le virus du sida, l’autisme, certaines scléroses en plaques, les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, les débouchés sont immenses. Car cette découverte remettrait en cause l’approche médicale actuelle, autant sur le plan du diagnostic que sur celui de la thérapie – le corps humain étant composé à 70 % d’eau. « Le jour où l’on admet donc que les ondes peuvent agir, on peut agir par les ondes, souligne Luc Montagnier. Et à ce moment-là, on peut traiter par les ondes. C’est un nouveau domaine de la médecine qui fait peur à l’industrie pharmaceutique. »
Amandine Deroubaix