Planète-Douance

Le syndrome asperger ou Josef, l’autiste prolixe

La présentation sur TEDx Alsace datant du 27 novembre 2013 : http://www.tedxalsace.com/speaker/josef-schovanec/

Il dit en badinant être ‘né le même jour que Britney Spears’… intrigant. Pourquoi nous dit-il cela ? Josef Schovenec est un peu ‘ailleurs’, alors il aime à nous parler de ce qui nous est familier. Il souffre d’un « trouble envahissant du développement », entendez « autisme Asperger ».

Aller à la rencontre de Josef Schovenec, c’est entrer en contact avec un monde aux contours abscons pour nous autres, animaux sociaux. Bien qu’auréolé de prestigieux diplômes, voici quelqu’un dont le plus grand combat est d’interagir avec les autres. « Pour éviter le rejet, il faut mettre en place tout un tas de petites stratégies d’intégration sociale ». Mêlant des tonnes d’humour à quelques grammes de tristesse, il se  qualifie d’« intermittent du spectacle », tant son personnage ‘visible’ est construit et conditionné.

Il milite pour que le trouble dont il souffre soit mieux connu en France, notamment au travers de son livre « Je suis à l’Est ! ». On devine derrière son témoignage, une vie mâtinée d’incompréhensions et du haut de laquelle il nous parle aujourd’hui avec sincérité et générosité.

 

 

 

Le syndrome Asperger est un désordre du développement d’origine neurologique. Il atteint beaucoup plus fréquemment les garçons que les filles (1 fille pour 4 à 8 garçons selon les spécialistes), et serait au moins en partie héréditaire. Il ne peut être guéri, mais des stratégies éducatives et comportementales peuvent être apprises.

Les principaux domaines touchés par le syndrome d’Asperger sont l’interaction sociale, la communication et la perception cognitive.  Les déficits sont souvent le résultat de problèmes de décodage des stimuli sensoriels et de l’information, ce qui empêche l’individu de répondre de façon appropriée. Le sujet ne parvient pas à décoder les messages qui lui arrivent, ni à adresser en clair ses propres messages à ceux qui l’entourent. La difficulté à percevoir les situations dans leur ensemble pousse les personnes asperger à se concentrer sur les détails et à établir une routine qui peut devenir très rigide pour contrer le fait qu’elles ne peuvent prévoir les événements et craignent constamment l’inconnu et les surprises.

cf : http://www.autisme-montreal.com/freepage.php?page=48.21.23

Lorsque nous avions interviewé Madame Hardiman-Taveau, nous avions été épouvantés d’apprendre à quel point les enfants présentant un syndrome d’Asperger sont livrés à leur sort en France. Les enfants et adultes asperger et leurs familles vivent un cauchemar dans la plupart des cas.

Voici un bref récapitulatif des faits :

La médecine : 95% des psychiatres ignorent cette particularité cognitive et prennent donc des mesures systématiques de placement en hôpital psychiatrique, surtout vers l’entrée en seconde.

Les enfants subissent des pratiques odieuses de médicalisation forcée. Etant donné qu’aucune formation publique ou privée n’existe en France, les professionnels de la santé et les éducateurs, par ignorance, ne sortent pas de ces pratiques moyenâgeuses. Seul  Asperger Aide France, http://www.aspergeraide.com/index.phpde manière très ponctuelle et à petite échelle, propose des formations.

Les asperger sont le plus souvent très intelligents, sans formation qui leur donnerait les clefs pour la compréhension des codes sociaux qu’ils ne sont pas en mesure de percevoir naturellement, ils en sont réduit à mimer les comportements sociaux pour interagir avec leur environnement. Car ils ont parfaitement conscience de leur handicap et cherchent d’eux-mêmes à y remédier.

Il en découle qu’un asperger placé en hôpital psychiatrique reproduira rapidement tous les schémas « psychopathologiques » des personnes autour de lui, croyant qu’ainsi il sera mieux accepté.

L’école : alors c’est très simple, il n’existe aucune école adaptée en France. Pourtant, permettre à un très jeune asperger de 5 à 7 ans d’acquérir les codes sociaux qui lui font défaut est possible. Selon Mme Hardiman-Taveau, il suffit de deux ans de formation intensive pour qu’un asperger parvienne à intégrer les codes sociaux à minima qui lui permettront de paraître « normal » aux yeux des personnes neurotypiques, et ainsi d’intégrer le cursus scolaire « normal ».

 Mme Hardiman-Taveau est désormais fatiguée et n’a plus l’énergie nécessaire pour créer des écoles pour les aspergers. Elle passe le flambeau.

Il y a en France 1 asperger pour 80 personnes…

 VL