Forums, sites d’informations, communautés de chercheurs, nouveaux paradigmes, revendications naissantes, esprit d’appartenance, voilà tout un pan de profils psychologico-spirituo-cognitifs en lien avec une neurophysiologie elle aussi atypique, qui veut se fédérer vers un but encore mal identifié, pour la grande majorité de tous les protagonistes.
Né dans la souffrance… Voici l’esprit qui siège à sa dynamique.
« Je » n’est pas comme vous, « je » ne se reconnait pas en vous, « je » est différent (bien meilleur) et vous ne l’acceptez que si « je » ne montre pas combien différent « je » est.
Auprès de vous « je » semble bizarre, vous l’affublez de noms disgracieux qui conviennent mal, à ce que « je » analyse être sa raison de penser différente. « Je » n’est pas un suiveur même si « je » s’écrase souvent devant les vous, « je » tient à sa différence, et sa différence « je » a maintenant besoin de la faire savoir, connaître, reconnaître par ses pairs.
Mouvement néo-cognitif-différentiel, cascade de sensibilité sensorielle, « je » se montre en premier lieu sur des forums, où il échange avec ses pairs. « Je » décline ce que « je » est ou croît être. « Je » met en avant ses différences qui lui ont souvent valu l’incompréhension, le mépris, le rejet, et dont « je » a expérimenté la souffrance de l’inacceptable rejet des autres, les « normo-pensants ».
« Je » tourne en boucle, relayé par l’internet dans une démarche de recherche de ses pairs. « Je » montre alors qu’il n’est pas si diffèrent des autres, « je » juge, « je » a ses humeurs, ses limites, ses croyances, ses dogmes et ses travers, et « je » peut aussi être dégueulasse.
Pourquoi est-il si peu diffèrent en profondeur de ceux qui le rejettent ? Ne serait-ce pas parce que « je » veut leur ressembler pour se prouver que lui aussi peut vivre dans la norme ? Recréer tous leurs travers dans sa nouvelle communauté, n’est-ce pas le meilleur moyen d’arriver à matérialiser sa revanche sur un système dont « je » voulait ou croyait devoir faire partie, mais qui le rejette jour après jour ?
« Je » a des besoins, ceux liés à sa courte espérance de vie humaine, et « je » sait que « je » doit faire vite avant que la faucheuse ne le cueille, faisant outrage à cette supérieure différence que « je » a appris à cacher au fils des ans. Aussi « je » abandonne une grande part de ce que « je » est, dans une course à l’identité qui le sécurise. « Je » est conscient que rien ne change, que « je » est et reste sur ce « plateau planétaire » au comportement hystérico-suicidaire où, ceux-la même qui le raillent participent à chaque instant de la folie ordinaire.
« Je » s’échappe dans le communautarisme, plutôt il se cache d’eux. « Je » se fait reconnaître comme quelqu’un qui compte, cela passe par la réassurance que lui procure un (illusoire ?) sentiment d’appartenance à une communauté virtuelle, et réelle pour ceux des « je » qui se rencontrent dans la « vrai vie ».
« Je » a foi en cette dernière tentative, qu’est-ce que « je » risque ? Sans doute rien de pire que ce que « je » a déjà vécu ! Alors « je » fonce, « je » s’abîme dans les rencontres avec ces gens que « je » découvre, « je » fait acte de façade, tentant de nier toutes les différences que « je » constate au fils des rencontres. « Je » revient sur les forums pour briser l’isolement qui le sépare des prochaines rencontres, « je » réfléchit entre temps, s’informe sur son sujet, chose que « je » sait faire beaucoup mieux que personne, « je » analyse, collige, synthétise les informations qui font sens pour lui, « je » s’enrichit de la seule façon que « je » sait être pérenne, la richesse de la sagesse, des connaissances, et du savoir-faire.
« Je » avance pas à pas là où « je » sait que la normo-pensance ne va pas, là où « je » sait que « je » excelle, à savoir dans la compréhension toujours plus fine de ce que « je » est. « Je » espère que cette compréhension de ce que « je » est, va lui permettre de trouver des solutions à tous les problèmes de sa société malade. Pour ce faire « je » a besoin de ses pairs. Timide dans ses toutes premières apparitions, qu’elles soient numériques, mais aussi bien réelles, lors de sorties et d’activités programmées entre les nous.
Cependant, au fil de temps « je » s’ouvre, « je » dévoile un peu plus de lui, « je » prend le risque de recevoir des coups, il faut du temps… Cette nouvelle communauté lui inspire confiance, mais « je » a bien remarqué qu’elle n’est pas exempte de méchanceté, « je» y a vu des disputes, « je » y a vu la trahison, « je » y a vu aussi l’étroitesse d’esprit, l’hystérie de la mise à mort de certains de ses pairs jugés pour « fautes graves », « je » y a vu parfois des gens malades cherchant compréhension et aide, mais ne recevant pour salaire que coups et mise au ban.
« Je » cherche à avancer. Voilà son but ! Avancer vers quoi ? Le bonheur ? Quelle en est la recette, « je » a beau se fondre dans sa communauté, « je » ne trouve pas ce bonheur. Alors « je » se dit que le bonheur n’est pas issu d’une communauté, le bonheur c’est très personnel, le bonheur ça s’acquièrt par soi-même, tout juste peut-il prendre quelques conseils donnés sans contrepartie, et faire sienne la substance qui les fait vivre, les adapter à sa condition personnelle, atypique de toujours.
Alors la communauté, pourquoi faire ?
Pour se sentir moins seul(e) sans aucun doute… ?
Stand Alone Complex
DP