Vous insistez sur le fait que les personnes atypiques, ont besoin d’un service qui s’apparente à celui d’un imprésario. Ces personnes, dites-vous, sont incomprises dans la vie par rapport à la loi d’un plus grand nombre. La grande majorité des gens ont des codes qui leurs sont propres, les personnes atypiques ne peuvent pas forcément comprendre ces codes sans les apprendre.
Je suis moi-même, dites-vous encore, parent d’un enfant atypique qui a le syndrome d’asperger. Il m’a fallu des années, pour comprendre et adapter les outils nécessaires à la différence de mon enfant, pour favoriser son épanouissement, et pour qu’il puisse vivre la vie qu’il a choisi.
Le syndrome d’asperger n’est pas une maladie. Ce syndrome d’origine neuro-développementale, biologique, se traduit par une difficulté à comprendre instinctivement les interactions sociales.
Actuellement dans notre société seul le handicap qui se voit est pris en compte.
Être confronté à l’atypisme élève les consciences et le niveau de la société. La France a énormément de retard dans la compréhension et la prise en compte de l’atypisme.
Partout en Europe, surtout en Grande Bretagne, on ne parle pas de la différence en terme de handicap, Dans le golf, le handicap est associé à un joueur de qualité, ce qui est l’inverse du sens que revêt ce mot en France.
En France on parle de déficiences, dans d’autres pays on parle de qualités, de la différence qui élève le niveau, on parle des talents, des atouts. Le pourcentage de jeunes gens avec handicap qui suivent des études supérieures en France, est de très loin inférieur aux chiffres que nous pouvons observer ailleurs en Europe. La France semble avoir un problème vis à vis de la différence, et notamment quand il s’agit de celle qui ne se voit pas.
« …Comprendre et apprendre à identifier pourquoi il y a tant d’angoisse chez les être différents. Ce qui est assez facile à comprendre à postériori, à savoir que si ils ne comprennent pas instinctivement, l’organisation des relations l’organisation et les enjeux de l’environnement qui font le monde, comment voulez-vous qu’ils aient confiance en eux, et qu’ils puissent savoir où ils vont ? Ils marchent dans un monde qu’ils ne peuvent pas anticiper et dont ils ne comprennent pas les organisations invisibles… »
Tout au long de son interview Madame Damaggio nous relate ses expériences et ses solutions, qui viennent aider à l’insertion des personnes atypiques, douées assez souvent d’une grande intelligence.
http://www.nicole-damaggio.fr/
DP