Reconnu comme un handicap depuis 1996, l’autisme est un trouble du développement humain caractérisé par une interaction sociale et une communication anormale, avec des comportements restreints et répétitifs. Il se manifeste souvent dès le plus jeune âge par des difficultés à interagir avec les autres. Chez certains enfants avec autisme, les compétences en communication sociale apparaissent avec un retard qui peut être repéré dès l’âge de 12 à 18 mois.
L’autisme n’est pas une maladie de la mémoire. Néanmoins, la mémoire mobilise l’ensemble des fonctions cérébrales et permet de se référer à des moments fondateurs de notre vie en y associant sens, émotions, mémoire des lieux et du temps. Pour une personne atteinte d’autisme, ces associations qui construisent la mémoire autobiographique sont altérées, ce qui a des conséquences sur la construction de l’identité de la personne.
La mémoire dans l’autisme est élaborée par morceaux, comme des mémoires partielles. Les souvenirs peuvent correspondre à des sensations exacerbées (une lumière, un bruit, une phrase), sans l’ensemble des éléments contextuels qui permet de les restituer dans le temps et dans un lieu. L’absence de contexte à l’origine du sens empêche donc d’attribuer à chaque événement une importance plus ou moins grande à l’histoire de sa vie. Cependant, la mémoire sémantique est souvent mieux conservée ; chez certains, est observée une mémoire photographique qui reproduit de manière littérale les sensorialités ou les connaissances apprises. Cela résulte à la fois d’un intérêt pour le sujet et de facultés exceptionnelles comme certains jeunes qui ont l’oreille absolue. Ce sont des performances que l’on voit notamment chez les personnes avec un autisme “Asperger”, c’est-à-dire sans déficience intellectuelle associée.
Ainsi, pour les aider à rompre l’isolement qu’ils ressentent parfois, nous pouvons les aider à partager des souvenirs, familiaux par exemple, pour lesquels ils n’ont pas mémorisé, de la même manière que les autres membres de la famille, les événements communs qui constituent l’identité familiale.
À propos de l’Observatoire B2V des Mémoires
Créé en avril 2013 par le Groupe de protection sociale B2V, l’Observatoire B2V des Mémoires étudie la mémoire sous toutes ses formes : individuelle, collective, numérique… Son Conseil scientifique réunit d’éminents chercheurs en neurosciences et sciences humaines. Les actions menées au sein de ce « laboratoire sociétal » visent à favoriser la prévention à travers deux grands axes : soutenir la recherche et diffuser au plus grand nombre les avancées de la science en vulgarisant l’information scientifique pour faciliter sa compréhension.
Pour ne citer que quelques actions menées par le fonds de dotation Observatoire B2V des Mémoires : la bourse doctorale ; la publication de livres sur le thème de la mémoire ; l’événement grand public La Semaine de la Mémoire ; le site ludo-éducatif memorya.org ; l’Accélérateur des Mémoires au service de l’innovation sociale.